Paul Claudel (1868-1955) fut remarqué par son langage de haut degré, sublime, complexe, attaché au mysticisme et à la religion. Son œuvre nous ramène à l’ancien et le nouveau testament, au symbolisme et aux expériences de voyages qu’il a fait dans sa vie (il fut diplomate). Pour lui, la nature continue à être une correspondance, puisqu’il y a en elle des « figures et paraboles » qu’il faut trouver. Il dit que le vrai poète a le pouvoir et le devoir de prophétiser, il dit aussi que le symbole peut provoquer le désir d’aspiration de la terre vers le ciel. Alfred Jarry (1873-1907) est un enfant terrible, à l’encontre d’une autorité menacée par la destruction de ses propres valeurs. Ce pour cela que Jarry crée ses armes pour le combat, la satire, l’ironie et la violence. Jarry attaque le langage mais il ne le détruit pas, le mot « merdre » continue à signifier, cependant sa modification donne maintenant d’autres sens qui sont au-delà du propre langage. Or, dans ces deux auteurs, à première vue très différents, où le premier exprime le lyrisme dans le drame, et le deuxième construit des images grotesques. On peut trouver des influences communes dans ces pièces théâtrales, l’influence de la tragédie grecque et la tragédie Shakespearienne. Dans Ubu Roi (A. Jarry 1896) ou dans Le Soulier de Satin (P. Claudel 1924), les personnages ne sont pas complètement bons ou complètements méchants. Il existe une complexité comme celle de la tragédie classique. Les personnages sont victimes de la passion ou de la fureur. Cela provoque des actions graves, ayant à la fin des résultats qui marqueront le chemin du drame. Le père Ubu n’avait au début aucune intention de trahir le roi, cependant c’est l’épouse qui insistait tellement (dans un excès de cupidité) que le père Ubu tomba dans la tentation. Une fois au pouvoir, le père Ubu (non sans cesser d’être un lâche) déclenche ses désirs de destruction et violence anarchique. La mère Ubu le réclame et aussi l’alerte du danger, puisqu’elle désirait seulement le pouvoir, non la destruction du royaume. Doña Prouheze personnage de Le soulier de Satin, est une femme qui entre en conflit. Son désir pour Don Rodrigue (un homme qui n’est pas son époux) est égal à la soumission et sa foi pour la vierge. Au pied d’une statue de la vierge, elle dépose son soulier en disant : « Quand j’essaierai de m’élancer vers le mal que ce soit avec un pied boiteux ». Don Rodrigue, qui représentait l’exaltation de la passion, à la fin de la pièce, déjà éclopé, se dépouille de tout désir humain pour se vouer à Dieu. Donc, on est en présence de personnages qui éprouvent de transformations. Seulement à la fin nous pouvons donner un verdict à leurs actes. Jean Duvignaud dans Sociología del Teatro dit que le théâtre de la tragédie grecque était un acte cérémonial pour permettre l’apprentissage de la liberté individuelle. Le héros faisait allusion à sa liberté individuelle ou à sa frustration. C’est le libre arbitre face au destin marqué par les caprices des dieux. Aussi comme dans les deux drames de la première moitié du XX siècle, on ne sait pas si le père Ubu manifeste sa liberté anarchique, ou s’il est victime de sa violence incontrôlable et absurde. De même que Doña Prouheze et Don Rodrigue qui se déclarent emprisonnés par leur passion charnelle ou même spirituelle.
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