jueves, 17 de diciembre de 2009

L'Esprit Nouveau en poésie

Dans l’Esprit Nouveau et les poètes, Guillaume Apollinaire explique ce qu’est l’esprit nouveau. En vue de donner une représentation simplifiée et fonctionnelle du texte, j’analyserai ses propositions et j’examinerai un poème.


Si l’esprit nouveau, qui rayonne plus intensement en France, « hérite des classiques un solide bon sens, un esprit critique assuré des vues d’ensemble sur l’univers et dans l’âme humaine, et le sens du devoir qui dépouille les sentiments et en limite ou plutôt en contient les manifestations » ; il hérite aussi des romantiques un désir de connaître « tous les domaines propres à fournir une matière littéraire pour exalter la vie ». Cette tendance, consciente d’elle même, veut explorer la verité et la chercher dans l’imagination et dans d’autres domaines. C’est une nouvelle manière de faire et de penser l’art ; impulsion contestataire et impopulaire. L’art d’avant-garde et l’esprit nouveau s’inclinent vers la déshumanisation.

L’esprit nouveau se manifeste dans la poésie d’avant garde. Elle divulgue surtout des nouvelles versifications, des nouvelles formes qui refutent la versification rimée comme loi unique. La typographie révolutionnaire fait naître un lyrisme visuel. Examinons un peu le poème Zone, qui apparaît comme l’overture du recueil Alcools, écrit par Guillaume Apollinaire, en 1913.

Il s’agit d’un poème qui nous choc parce que certains vers sont détachés, d'autres regroupés en strophes ; il n'y a pas réellement de régularité ; il n’ya pas non plus de ponctuation. Ce sont des vers libres ou libre de vers (pas de mètres réguliers), qui riment à peine : ils sont assonancés comme christianisme avec dix (X). Le poème n'est pas complètement déroutant, mais apparaît quelquefois bizarre. Apollinaire fait des recherches formelles pour trouver un nouveau lyrisme visuel. Mais cette structure vise avant tout l’élimination des ingrédients humains trop humains. Elle projette et construit une vision dans laquelle on peut être témoin de tout et, à la fois, tout est discontinu et fragmenté ; c’est l’éloge du monde moderne opposé a l’antiquité. « À la fin tu es las de ce monde ancien ». Voilà le premier vers. Deux mondes qui se nient : la religion ancienne et le monde moderne des automobiles et des avions. Le poète se familiarise avec les machines qui l’aident à explorer l’infiniment petit et l’infiniment grand. Des nouveaux domaines s’ouvrent à l’imagination prophétique. L’innovation du poème se trouve dans l’écriture ; il ya des mots qui reflètent la modernité, l’industrie consolidée, le monde des machines et son engrenage. Apollinaire écrit sur les nouveautés : « Des troupeaux d'autobus mugissants près de toi roulent », métaphore qui nous invite à ouïr les cris sourds et prolongés des autobus. Mais si bien la forme et l’écriture est nouvelle les thèmes ne le sont pas, l’amour, plutôt l’angoisse de l’amour c’est un leitmotiv comme la tour Eiffel un symbole de la modernité.

L’esprit nouveau est donc une tendance vers la deshumanisation ; l’instrument par excellence d’une déshumanisation de l'art est la métaphore parce qu’elle investit la réalité d’un élément esthétique qui nous rappelle la vie et le dégoût humain. L’art d’avant garde c’est l’algèbre superieure des métaphores, explique Ortega y Gasset

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